Tous les garçons et les filles

Le garçon était parti depuis trois ans déjà. Elle l’appelait comme ça : “le garçon”. Elle l’appelait ainsi parce qu’il était resté “garçon” depuis l’adolescence, même en grandissant. Il n’était pas devenu “homme”, tout comme elle n’était pas devenue “femme”.

Choses mystérieuses qui font de nous des “hommes” et des “femmes”, et non plus des “garçons” et des “filles”. Elle était restée fille, de la même manière que lui était resté garçon.

Elle était née en 1992, il était né en 1977. Fut un temps où elle le regardait avec une tendresse infinie. Elle lui écrivait des poèmes sans jamais dire qu’ils étaient pour lui. Elle vivait dans sa présence enveloppante dont elle ne voulait plus partir.

Il était premier de la classe, elle était moyenne, même si parfois elle entrait dans le top 5 des premiers. C’était simplement qu’elle était dans des classes de mauvais.

Elle aimait ses maladresses. Mais elle l’avait oublié. Elle avait oublié qui il avait été pour elle. Elle se souvenait, bien sûr, mais elle n’éprouvait plus ces sentiments.